T-shirt CONNECTE
Les marques révolutionnent les mesures de performance!
RALPH LAUREN – FIRST V1SION – HEXOSKIN – BODY CONNECT – D-SHIRT CITYZEN – OM SIGNAL
“De récentes prédictions réalisées par le cabinet d’études Gartner estiment que 10 millions de vêtements « intelligents » seront vendus en 2015, et 26 millions en 2016. Mais à quoi faut-il s’attendre ?
Un tee-shirt qui surveille le rythme cardiaque, un body pour bébé qui contrôle ses cycles de sommeil, des chaussures GPS… les vêtements connectés sont déjà une réalité. S’ils sont principalement réservés à des acheteurs avertis et affichent des tarifs élevés pour le moment, leur démocratisation est pour très bientôt à en croire Gartner.
Le tissu connecté est déjà là
Proposer un tee-shirt capable de mesurer le rythme cardiaque, la température de la peau ou encore l’humidité n’est pas forcément difficile en soi, puisque les capteurs qui permettent de réaliser ces relevés existent déjà et sont présents dans de nombreux objets. Le véritable enjeu est de proposer des éléments parfaitement intégrables dans des vêtements, sans encombrement particulier, avec une résistance à l’eau et même à la machine à laver.
Plusieurs entreprises se penchent depuis des années sur le sujet : OMSignal, une firme canadienne, travaille depuis 2008 sur l’élaboration d’un textile intelligent. « Le cœur de métier d’OMSignal est de recueillir et d’interpréter les signaux biologiques pour déboucher sur des commentaires ou des pistes de réflexion » explique Stéphane Marceau, co-fondateur de l’entreprise. « Les vêtements sont les seuls éléments portables conformes à notre mode de vie quotidien, tout au long de notre vie » explique-t-il. Cela en fait donc un terrain idéal pour la mise en place de capteurs.
« Les textiles sont souvent considérés, peut-être à tort, comme appartenant à une catégorie définie de matières, un support à part avec un ensemble défini de fonctions et d’usages. En vérité, la frontière entre le textile et la technologie est en train de s’estomper avec l’avènement du fil conducteur d’électricité et l’électronique imprimée.
OMSignal fait partie des entreprises de textile connecté qui commencent à proposer des produits. Un partenariat récent avec la marque Ralph Lauren leur a permis de mettre en avant un tee-shirt connecté destiné aux ramasseurs de balles de l’US Open, ainsi qu’au tennisman Marcos Giron, pour suivre ses performances physiques. Un appel du pied aux sportifs, qui sont l’une des cibles premières de ce type de vêtements.
Des technologies encore très coûteuses
Si les entreprises qui travaillent sur ces technologies collaborent avec des marques dans le cadre d’événements sportifs, c’est non seulement pour promouvoir ce genre de vêtements nouveaux, mais également parce que les prix sont encore trop élevés pour intéresser le grand public.
En France, Cityzen Science est l’une des entreprises pionnières du secteur : elle développe des textiles connectés depuis 2008, mais a commencé à travailler sur des produits commercialisables en 2012, en partenariat avec d’autres sociétés à travers le projet Smart Sensing.
Deux produits seront vendus à partir de 2015 à destination des sportifs : le D-Shirt, un tee-shirt connecté, ainsi qu’un cuissard à destination des cyclistes. Dans les deux cas, certains éléments sont directement tissés dans le vêtement, tandis que d’autres – notamment le GPS – sont embarqués dans un petit boîtier présent dans une poche. « Le vêtement passe en machine sans problème. Il faut enlever le boîtier, on peut en profiter pour le recharger en USB » nous explique Laure Gouteau, directrice marketing chez Cityzen Science. « Le boîtier pèse environ 30 grammes, c’est moins que ce que le corps humain est capable de détecter en variation de poids ».
Grâce à cette combinaison, le tee-shirt et le cuissard peuvent mesurer le rythme cardiaque, les pas, la cadence de pédalage, calculer les calories brûlées et géolocaliser le porteur. Un concentré de technologie qui a un prix : un pack contenant un boîtier et un D-shirt sera vendu aux alentours de 350 euros. Le boîtier sera le même pour tous les vêtements : il sera possible d’acheter ces derniers à part, à hauteur de 100 euros environ.
A la différence du polo Ralph Lauren, on pourra se procurer le D-shirt à la vente, mais à des tarifs qui risquent de freiner les ardeurs de plus d’un sportif du dimanche. Laure Gouteau admet que les prix sont élevés, mais relativise : « Plus la demande va s’étoffer et plus le nombre de produits va augmenter, et les prix vont baisser. On travaille déjà sur la prochaine génération de boîtier » explique-t-elle. Comme pour n’importe quelle technologie, les premiers modèles de vêtements connectés à arriver sur le marché vont essuyer les plâtres, en matière de coût de développement notamment.
Une évolution du marché des objets connectés
La cible première de ce type de vêtements est clairement le sportif prêt à dépenser beaucoup d’argent pour s’équiper. Là où un bracelet de mesure de soi vaut entre 100 et 200 euros – et les prix baissent – plusieurs centaines d’euros devraient être nécessaire en premier lieu pour acheter un tee-shirt ou un short connecté. Des vêtements forcément à porter près du corps, pour optimiser le relevé des données, comme le rythme cardiaque, ce qui ne plait pas à tous.
Néanmoins, pour Laure Gouteau, les types de vêtements vont évoluer en même temps que les technologies, pour offrir un choix de mesure plus « quotidienne », à l’écart de la pratique sportive. Le domaine médical s’y intéresse également, mais labelliser un vêtement connecté dans ce domaine prend plusieurs années : « Ça peut prendre 5 ans » ajoute Laure Gouteau.
Il reste donc quasiment tout à faire concernant le marché des objets connectés. Mais à en croire les prédictions de Gartner, le développement de ce secteur devrait surtout s’inscrire dans une évolution du marché global des objets connectés. « Les consommateurs auront plus de choix l’année prochaine en matière de bracelets et montres connectés aux fonctionnalités similaires. Mais le développement du secteur du fitness et de la surveillance de la santé connectée va attirer de nouvelles personnes, qui n’ont pas envie d’avoir des écrans au poignet ou de porter une seconde montre en plus de leur modèle traditionnel » explique un analyste. L’objet connecté idéal est probablement celui dont l’usage s’inscrit tellement dans le quotidien qu’on finit par l’oublier. Les vêtements connectés pourraient, dans cette optique, répondre à de nombreux besoins.”
Article : www.clubic.com